La notion de l’Entreprenariat rural tire son fondement dans
l’évaluation de ce qui est dénommé aujourd’hui l’Agrobusiness; volet de
croissance sectorielle et de diversification des activités agricoles,
notamment commerciales et artisanales.
Chaque problème des communautés rurales peut donc être considéré comme une éventuelle opportunité à l’entrepreneuriat local.
La RDC enregistre 86% des familles vivant de l’Agrobusiness en milieu
rural et 13,6% en milieu urbain. Le taux de formalité du secteur
renseigne que 91,1% œuvrent en informel, contre 8,9% reconnus. Cette
photographie statistique décrit fort bien la précarité de l’emploi.
L’artisanat et le commerce; qui sont des filières auxiliaires à
l’agrobusiness; ne sont pas épargnés par la vulnérabilité de
l’environnement économique peu reluisant.
Face à ces défis, l’on est en droit de se demander comment impulser l’Agrobusiness local pour amorcer le développement ?
Pour instituer un cadre propice à l’agrobusiness, l’intervention
gouvernementale et d’autres partenaires devraient viser la croissance et
la diversification des Activités Génératrices de Revenus de la
population rurale.
La prédominance du secteur informel, la précarité technologique,
l’insécurité; le manque de financement et de mentorat sont les
principales pesanteurs qui concourent à la faible productivité agricole.
Il convient donc d’y remédier en intégrant des activités
non-sectorielles; en développant des services d’appui financier et un
renforcement de capacité paysanne.
Les terres, les ressources en eaux et la forêt confèrent à la RDC des
potentialités susceptibles de soutenir les exploitations
agro-sylvo-pastorales et halieutiques; ce qui fera de ces exploitations
le premier secteur pourvoyeur d’emploi.
Les crises sociopolitiques que le pays a connues depuis son
indépendance ne sont pas les seules causes de la précarité alimentaire;
il faut y adjoindre la faible considération de l’Agrobusiness; qui doit
être vue comme une opportunité pouvant pallier l’oisiveté juvénile.
L’accès des jeunes ruraux aux emplois de qualité n’est pas sans
encombre; d’où l’on note l’insuffisance des offres de formation
professionnelle et des difficultés d’accès aux ressources énergétiques,
technologiques et infrastructurelles.
Bien des jeunes ne sont pas disposés à faire carrières en campagne et
tiennent à une vie citadine. Des sensibilisations sont donc nécessaires
pour convaincre la jeunesse que l’entrepreneuriat rural ne se réduit
pas qu’à l’agriculture; la santé, l’éducation, les mines et les énergies
peuvent s’ériger en précieuses alternatives.
Dans ce souci, l’ANSER, l’Agence Nationale de l’électrification et
des Services énergétiques a récemment empoché 5 millions de dollars
américains de la part du pouvoir public.
Les fonds alloués constituent une dotation pour lancer l’initiative
Mwinda (Éclairage), un projet d’électrification rurale de la RDC; dont
le coût total est estimé à 500 millions de dollars; à l’horizon 2024, de
quoi booster l’agrobusiness.
En outre, bien que la RDC possède 80 millions d’hectares de surfaces
arables; seules 10 % sont valorisées; ce qui réduit la RDC au simple
rôle d’importateur de plus de quatre cinquième de ses biens vivriers.